Résumé :
Quand Eddie, un Californien un peu paumé, découvre le corps sans vie d'une adolescente qui a fugué, il jure de livrer ses meurtriers à la justice. Son enquête le conduit dans les recoins les plus sombres de Venice Beach au premier abord paradisiaque. Il découvre rapidement qu'il est peut-être le seul à réellement vouloir résoudre cette affaire. Joshua Dysart et Alberto Ponticelli ont déjà travaillé ensemble sur la très réputée Unknown Soldier, nommée parmi les meilleures nouvelles séries aux Eisner Awards 2009. Leur nouveau bijou (une histoire complète en un tome) est édité par la jeune maison d'édition TKO Comics (Sara, Sentient).
Critique :
Ce n’est pas une habitude pour nous de réaliser des critiques à quatre mains et d’ailleurs la dernière fois c’était pour le titre Hit publié chez Glénat Comics et nous l’avions pas mal écorché !
Cette fois le résultat devrait être plus clément même si nos avis risquent de diverger quelque peu.
Nous avons tous les deux apprécié de découvrir Venice Beach sans le filtre touristique vendu à tort et à travers dans les séries et films américains. Ici la vérité est plus brutale, plus cruelle à l’image de ce que vivent ses véritables habitants.
Une réalité très bien traduite par Joshua Dysart qui vi lui même là bas et qui a décidé de s’immerger auprès de ces personnes en difficultés afin d’être au plus près de la réalité et de montrer ce fossé creusé entre ces personnes sans domiciles fixes obligés d’utiliser les wc des bibliothèques et l’armée de maisons transformées en Rbn’b privant de plus en plus les personnes en difficulté d’une possibilité de se loger.
Joshua Dysart n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai puisque déjà avant l’écriture d’Urgence Niveau 3, il s’était rendu au Soudan avec les équipes de l’agence d’aide alimentaire (WFP) de l’ONU.
Au-delà même de cette volonté de vérité, ce sont ses œuvres Harbinger, Imperium et Vie et mort de Toyo Harada publiés chez Valiant qui nous ont motivés à acquérir ce titre.
Parlons maintenant à proprement parler de l’histoire.C’est à partir de là que nos avis divergent un peu plus.
Maéva :
Si j’ai beaucoup apprécié l’engagement de l’auteur, j’ai eu l’impression que le soin apporté à la retranscription de l'atmosphère s’est fait au détriment du scénario. L’idée de départ est selon moi très bonne, mais le rythme très lent (je me suis souvent ennuyée) et la fin assez abrupte. Les personnages, si ils sont plutôt intéressants ne sont pas assez creusés à mon goût. J’aurais apprécié par exemple en savoir plus sur les différents protagonistes et ce qui les a conduit dans la rue, notamment Eddie, dont le retour du fils, qui semble pourtant un événement majeur pour lui, n’est absolument pas exploité. Eddie … Attardons nous juste un petit instant dessus, je sais que Thomas vous en parlera par la suite. Je crois que ce personnage est l’unique raison pour laquelle le comics ne m’est pas tombé des mains avant la fin. Il m’a profondément touché de par sa naïveté et sa grande vulnérabilité. J’avais envie de le savoir en sécurité avant de refermer le récit. Je n’ai pas non plus accroché à la partie graphique (autant au dessin qu’à la colorisation)
Thomas :
Pour ma part j’ai globalement passé un bon moment en suivant les aventures d’Eddie qui s’improvise inspecteur du jour au lendemain en ne pensant jamais que cela puisse se retourner contre lui et le mettre en danger. Il a besoin de savoir pourquoi cette jeune fille s’est retrouvée morte et cette soif de vérité le ronge littéralement. Il ne veut même pas le faire par volonté d’être vu ou de recevoir une quelconque récompense, non il le fait pour elle et pour que les véritables habitants de Venice Beach ne comptent plus pour des prunes. C’est sa grande générosité envers les autres au détriment de son bien à lui qui m’a le plus touché dans ce récit. Pour moi c’est plus une histoire sur la générosité dont l’homme est capable qu’une sorte de Polar. D’ailleurs je partage l’avis de Maéva quand au rythme qui m’a également posé problème. Pas mal de scènes sont assez dispensables et alourdissent la lecture.
Idem pour la partie graphique qui m’a fait souffrir du début à la fin de ma lecture.
Conclusion:
Si le récit nous a clairement semblé avoir un rythme trop lent, Eddie, le personnage principal nous a vraiment touché avec sa belle générosité.
Maéva et Thomas.
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