Le garçon sorcière Tome 1 :
Résumé :
Aster est un jeune garçon de 13 ans à la famille pour le moins singulière. Chez les siens, tous les garçons sont voués à devenirs des métamorphes et les filles, des sorcières. Seulement Aster a toujours su au plus profond de lui qu’il était fait pour être un sorcier bien que cela soit formellement interdit par sa communauté. Mais peut-être que le danger qui plane sur les siens pourraient les faire changer d’avis ?
Critique :
Aster est un jeune homme profondément gentil. Amoureux de la nature, il se cache dans les arbres pour observer en cachette les leçons de magies des filles du clan, griffonnant avec passion des formules magiques dans le calepin rouge qui ne le quitte jamais. Mais la sorcellerie est une histoire de femmes, est quand il est trouvé, on le chasse à renfort de moqueries. Lassée de devoir toujours lui rappeler que son destin est de trouver en quel animal il se métamorphosera pour protéger le village de démons, sa mère finit par le mettre en garde : continuer à s’intéresser à ce qui n’est pas l’affaire des hommes lui vaudra le bannissement. « Plies-toi aux règles mon enfant, où tu seras bannie. ». Incompris et malheureux, Aster trouves du soutien auprès d’une jeune fille de la ville voisine, qui le pousse à envisager son histoire et ses envies sous un autre prisme que celui de la tradition. Aster saura-t-il s’opposer aux siens et faire entendre sa voix alors que le danger rôde autour de la tribu ? Saura-t-il montrer qu’un garçon peut s’avérer utile autrement qu’en tant que métamorphe ?
Le garçon sorcière est vraiment un véritable coup de coeur. Ce titre m’a profondément touché de par la profondeur des thèmes abordés et par la justesse des propos, si bien adaptée au public ciblé. Kinaye tape donc fort en proposant avec le garçon sorcière, le titre jeunesse parfait pour aborder avec un enfant la question du genre et du poids de la tradition. Il est vraiment très interessant d’ailleurs de renverser un petit peu la question du genre. L’accès à la noblesse d’un apprentissage, à la responsabilité d’une fonction, n’est pas refusé à une femme, mais à un homme. J’aime que soit expliqué le sexisme aux enfants de cette manière et la façon d’y remédier en toute simplicité : il s’agit de ne pas considérer le genre d’une personne pour déterminer son rôle future mais seulement son aptitude. De même, la notion de confrontation entre tradition et évolution des mentalités est abordée avec une justesse et une douceur toute particulière. Il s’agit ici d’expliquer avec des mots simples et une très belle métaphore combien il est important d’écouter l’histoire des anciens pour ne pas répéter les mêmes erreurs dans le futur, tout en tenant compte en même temps de ce qui diffère dans le présent. A chaque époque ses enjeux mais sans tomber dans l’obscurantisme sous couvert de modernisme.
Conclusion :
Des idées bien contemporaines et un conte initiatique à la fois poétique et poignant, il n’en fallait pas moins pour me séduire. Kinaye, décidément, entre storyteller et le garçon sorcière, je vais vous suivre de près !!!
Maéva.
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Le garçon sorcière Tome 2 :
Résumé :
Le courage, la détermination et le dévouement d’Aster pour les siens ont fini par payer. Le jeune homme obtient l’autorisation de devenir le premier garçon sorcière de sa communauté ! Seulement, il est dur de se faire une place lorsque l’on rompt ainsi avec la tradition. Heureusement, Aster peut compter sur le soutien de sa grand-mère, qui accepte de partager son expérience et son savoir avec lui en échange d’un petit coup de pouce sur un projet personnel. Ainsi, le jeune sorcier poursuit-il son apprentissage. Souhaitons-lui de progresser vite, car il semblerait qu’une ombre maléfique ait décidé de s’en prendre à son amie Charlie, ainsi qu’aux camarades de cette dernière…
Critique :
Tome 2. Je nourris toujours une petite appréhension à ces deux mots. Surtout lorsque le premier a été un véritable coup de cœur. Le scénario sera-t-il à la hauteur du tome précédent ? Retrouverais-je la même émotion ?
En ce qui concerne le Garçon Sorcière, la réponse est sans appel : OUI ! Je pense que cela tient en grande partie à l’engagement de l’auteur, qui continue à s’attaquer à de véritables questionnements, qui nous touchent tous personnellement, petits ou grands. Les parallèles entre nos défis quotidiens et les aventures d’Aster sont en effet là : ne vous est-il jamais arrivé par exemple, après une rude bataille pour obtenir un avantage au travail, ou dans vos études, de vous dire « Ça y est, j’y suis, je vais pouvoir souffler, je l’ai bien mérité. » pour finalement vous rendre compte que la bataille est en fait bien loin d’être finie ? Et bien, il en est de même pour Aster. Le voici enfin dans la classe des aspirantes sorcières, mais sa présence semble déranger. Il bouscule l’ordre établi depuis des générations, alors pour prouver sa légitimité, il va maintenant falloir qu’il se montre non seulement à la hauteur, mais qu’il devienne meilleur que toutes ses camarades. Rien que ça. Un combat qui je pense raisonnera un peu en chacun de nous.
Mais ce n’est pas la seule source de réflexion que nous propose l’auteur, puisqu’elle prend également le contre-pied de son premier volume en nous proposant d’autres questionnement en lien avec les traditions : comment annoncer que l’on souhaite renoncer à un privilège familial pour se « noyer dans la masse des communs » ? Comment faire pour assumer un héritage dont on ignore tout, quand la méconnaissance de nos anciens nous prive d’une source de savoir sur nous-même ?
Conclusion :
Je vous l’avais déjà dit lors de la critique du premier opus ainsi que dans le dernier article de Psycomics, le garçon sorcière est véritablement un récit initiatique traitant en profondeur du poids des traditions familiales et de l’affranchissement. Et il n’y a finalement pas d’âge pour aborder cette question épineuse. Peut-être même l’occasion rêvée d’aborder la question en famille, avec ses enfants ?
Maéva
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Le garçon sorcière Tome 3 :
Résumé :
Chaque année, la famille d’Aster se réunit pour le Festival du Solstice, où les jeunes générations de la tribu s’affrontent dans des challenges de sorcellerie ou de métamorphose. L’occasion rêvée de faire ses preuves pour Aster, le jeune garçon sorcière ! Mais si son statut est maintenant reconnu, tous ne voient pas d’un bon œil qu’Aster mettent en avant la transgression à la tradition qui a été faite pour lui.
De son côté Ariel, va devoir faire un choix douloureux : accepter la place qu’on lui offre dans cette nouvelle famille, ou suivre cette mystérieuse sorcière aux pouvoirs si sombres et qui se revendiquent de sa famille.
Critique :
Molly Knox Ostertag continue sur sa lancée, proposant un dernier opus du Garçon sorcière d’une qualité toujours égale. L’atmosphère de conte initiatique est toujours autant prégnante, continuant d’aborder la thématique de la famille, du poids de la tradition et des liens affectifs qui nous lie aux autres et peuvent nous pousser à changer de direction.
Dans ce dernier volet de la trilogie, le jeune Aster, naïf et enthousiaste, se réjouit de sa future participation au tournoi du Solstice. Il a à cœur de prouver son talent pour les arts magiques après avoir tant lutter pour avoir le droit de devenir une sorcière alors qu’en tant que garçon, il aurait dû se plier à la tradition familiale en devenant métamorphe. Un enthousiasme qui se mut en profonde tristesse quand il découvre la gêne de sa mère à ce qu’il se présente ou encore la profonde antipathie de ses cousins… Parfois, on a tendance à croire qu’une fois la bataille remportée, il n’y a plus qu’à se laisser porter. Mais remporter une bataille, ce n’est bien souvent que le début de nouveaux combats pour remporter la guerre.
Le talent de l’autrice est vraiment sans pareil pour réussir à transmettre toute la palette d’émotions ressenties par le jeune homme ou encore par son amie Ariel. Des affects qui viennent parfois remuer un peu, repenser à certains combats que nous rencontrons tous, à un moment dans notre vie, lorsque nous devons nous opposer à nos figures d’attachement pour défendre nos choix. Quelle belle manière, si poétique, que de préparer des enfants à ce type de configuration.
BILAN DE SERIE :
Cette série reste à l’heure actuelle mon coup de cœur jeunesse. La profondeur de ces réflexions mêlée à la douceur des dessins et à la poésie des textes en font une œuvre à mettre dans les mains des enfants, pour leur parler de famille, de liberté, de choix et d’amour.
Je compte bien m’en servir dans ma pratique professionnelle de psychologue et nul doute que le jour venu, je me ferais une joie de les lire à notre petit bambin avant d’éteindre sa lampe de chevet pour plonger dans les bras de morphée..
Alors merci Kinaye, pour cette tranche de rêve.
Maéva
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